Blacksad Blacksad. Je me souvenais encore quand j'avais vu pour la première fois le livre. C'était en vide-greniers (ou foire à tout ou brocante ou... Bref, vente de particuliers à particuliers) quand je suis tombé sur cette bande dessinée. Sa couverture entièrement noire montrait la face du héros principal alors qu'il tirait sa clope.  Sacré devanture que voici. Particulièrement intrigué, j'ouvris les pages de cette bande dessinée.



Et quelle claque messieurs dames ! Regardez moi l'image au dessus ! Certes, cela implique des animaux anthropomorphiques, mais ne fuyez pas, ce n'est pas du contenu furry, je vous jure ! Regardez moi ce tracé, ces expressions au visage. Les dessins de Juanjo Guarnido sont vivants, crédible sur le papier. En même temps, l'homme a travaillé pour de l'animation chez Disney. Pour vous dire, il a travaillé à l'animation d'Hadès pour le film d'animation Hercules. Ce n'est pas étonnant qu'il ait de la bouteille pour retranscrire les mouvements sur papier. Mais surtout cet effet aquarelle qui sublime toutes les cases de la bande-dessinée. Je trouve que cela renforce l'aspect terne et maussade à l'univers décrit.

Quand je l'ai feuilleté et lu les premières pages, j'étais dans un premier temps réticent. C'était la première fois que j'avais dans les mains un polar et cela sortait très clairement de mes sentiers battus. Pour vous dire, je suis plus à la sauce Légendaires (Merci pour la critique ici Magna, cela me fait super plaisir que des gens en parlent) ou bien les séries colorées de l'édition Soleil, comme Lanfeust de Troy ou bien Atalante. Néanmoins, j'ai sauté le pas et je l'ai achetée.

Quand je suis rentré chez moi, je me suis mis à lire la bande dessinée. Pour fermer la BD quelques minutes plus tard, totalement sur le cul. Je n'ai absolument pas regretté de sortir de mes sentiers battus pour son acquisition. Je le dis de suite : Ceci n'est PAS pour les enfants. Rien que la première planche, c'est une scène de crime. Pour vous dire, l'ambiance années d'après guerre-années 50 est très bien retranscrite sur papier. Ce que j'avais vu graphiquement était en effet vérifié, et je dirai même qu'il y avait des scènes où je vivais l'instant. Le héros principal, John Blacksad, est un détective privé au caractère bien trempé qui résous des enquêtes haletantes. Je ne me suis jamais ennuyé durant ma lecture et il a fallu peu de temps avant de m'acquérir des 4 tomes suivants. Les scénarios de Juan Díaz Canales sont excellemment ficelées, mais le traitement des personnages sont tout autant étonnant. Ils sont vrais et on les sent à la fois fort et faible à chaque case.

Néanmoins, il n'y a pas que le scénario qui importe, mais aussi de ce qu'il montre sans en parler directement. Ces années-là ont eu bon nombre de problèmes que l'on retrouve aujourd'hui : Le racisme, la corruption, les régimes totalitaires, la peur induite par les dirigeants, les drogues. Lire ce livre est aussi voir les travers de notre société.

Et je peux vous dire que, même si la série est mise en pause par ses deux auteurs, je sais que je me ruerai à mon libraire le plus proche si un sicième numéro sort. Non par pour faire mon Joker et clamer haut et fort "We live in a society..." mais plutôt pour voir notre détective chat de gouttière résoudre une nouvelle enquête en mettant de nouveau sa vie en jeu. (Ah oui, je sais qu'il a un jeu de rôle à son nom. Pas testé encore mais le système a l'air pas mal.)